Fiche d'œuvre
*
Conjuration
de Catilina
Salluste
- Date de parution : - 44
Récit
du complot de Catilina visant la prise du pouvoir, dénoncé par
Cicéron (-63).
- Genre : Historiographie
L'œuvre
de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs,
les annalistes, tant pour la force narrative que pour la méthode
historique : il s'efforce d'expliquer
les causes des événements politiques et les motivations des acteurs
de l'histoire. Il a certes ses faiblesses : la chronologie et la
géographie sont imprécises et souvent fautives ; il n'est pas
impartial : il prend parti pour les populares
aux dépens des nobiles.
Il est cependant
capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les
défauts de ses amis. Ses personnages sont peints avec force,
tout particulièrement Jugurtha et Catilina, Marius et Sylla.
Les
critiques antiques ont relevé les caractéristiques de son style :
l'usage des archaïsmes et des néologismes, une concision proche de
l'obscurité, des tournures grecques. On peut déceler chez S. un
certain pessimisme psychologique.
S.
fait preuve d'une sévère puissance d'expression, mordante et
agressive. Imitant Thucydide, il a tendance à généraliser les
événements. Archaïsme et rhétorique, assymétrie et antithèse,
dramatisation des événements politiques, caractérisent sa plume.
De Caton l'Ancien il a consciemment imité le style robuste et
archaïque. (– Encyclo. Britannica)
- Sources et postérité :
-
Rénovateur de l'historiographie latine, il a pris modèle sur deux
illustres prédécesseurs : Thucydide et Caton le Censeur.
-
Il a influencé les historiens postérieurs, notamment Tacite.
- Éléments biographiques :
-
86 → - 35 Historien romain, l'un des grands stylistes latins.
Issu
d'une famille libre de souche plébéienne, obscure, mais
probablement aisée, questeur en -55, tribun de la plèbe en -52, il
soutient le parti des populares, soutenus par Jules César et
Pompée, contre les optimates, de Titus Annius Milon et
Cicéron, auquel il s'attaque ouvertement. Lors du procès des
meurtriers de Clodius Pulcher, chef des populares, il prend
ouvertement parti contre Milon, accusant ce dernier d'avoir tué
Clodius de ses propres mains.
Ami de Jules César, il est chargé
de mener la flotte romaine en Illyrie. Salluste est alors exclu du
Sénat romain pour immoralité en -50. Il est battu par les pompéiens
(-49).
De nouveau questeur, Salluste peut
réintégrer le Sénat. César lui confie un commandement en
Campanie, dont les légions se sont mutinées. Il y est battu.
Le domaine politique lui convient
mieux : élu préteur en -47, il accompagne César en Afrique
et, par ses talents, se voit confier le gouvernement de la nouvelle
province romaine de Numidie (-46 – -45).
Après l'assassinat de Jules César
en mars -44, voyant que la carrière politique se termine
irrémédiablement, Salluste préfère se retirer de la vie publique
et « profiter de la fortune que ses concussions lui avaient
procurée » (Salluste, Les Belles Lettres, préface p. 12.)
Auteur
de trois grands ouvrages, dont seulement deux nous sont parvenus
entièrement.
-
Autres œuvres : - La Guerre de Jugurtha : rapporte
une guerre de Rome en Afrique du Nord
- Histoires :
très incomplètes, elles traitent de l’histoire de
Rome entre la mort de Sylla (-78) et la victoire de Pompée contre
les pirates (-67).
- Contexte historique :
- L'oeuvre apparaît en -44, soit 19 ans après les événements relatés (-63).
- S. soutient et sert militairement Jules César, meurt quelques années après l'assassinat de ce dernier.
- Relation conflictuelles avec les nobles (parti des optimates), Cicéron et Pompée.
- Structure :
-
- Enjeux et portée de l'œuvre :
Récit
de la tentative de révolution mise en œuvre par Catilina en l'an 63
avant Jésus-Christ.
S.
envisageait l'histoire de la Rome comme celle d'une dégénérescence,
qui aurait commencé après la destruction de Carthage en l'an 146
avant Jésus-Christ.
-
- Citations :
« Omnis
homines, qui sese student praestare ceteris animalibus, summa ope
niti decet, ne vitam silentio transeant veluti pecora, quae natura
prona atque ventri oboedientia finxit. Sed nostra omnis
vis in animo et corpore sita est: animi imperio, corporis servitio
magis utimur; alterum nobis cum dis, alterum cum beluis commune
est. » (Incipit)
« Omnes
homines, patres conscripti, qui de rebus dubiis consultant, ab odio,
amicitia, ira atque misericordia vacuos esse decet. » (LI.1)
Il
sied à tous les hommes, ô sénateurs, qui délibèrent de sujets
douteux, de ne subir l'influence ni de la haine, ni de l'affection,
ni de la colère, ni de la pitié.
Sources :
Wikipedia.fr – Encyclopaedia Britannica – Préface de l'édition
bilingue « Budé » de la Conjuration de Catilina
de Salluste, de la Collection des Universités de France.
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